Sachiko M

Sachiko M commence sa carrière musicale en 1994. Elle s'intéresse à l'édition sonore et intègre le groupe de jazzcore/expérimental Ground Zero dirigé par Yoshihide Ôtomo, au sein duquel elle fait un usage intensif du sampling. Ses sources sonores sont, pour la plupart, tirées d'opéras chinois, de publicités ou d'archives ; ce qui ne manque pas de soulever la problématique sous-jacente du plagiat.

Dès l'année suivante, que ce soit avec Ground Zero ou avec d'autres musiciens internationaux, elle participe à de nombreux festivals et événements, aussi bien au Japon qu'en Europe ou au Canada. Puis en 1996, elle enregistre à titre personnel ses premières demo solo.

Alors que le groupe Ground Zero est dissous en 1997, Sachiko M opère une révolution au sein de son approche musicale et commence à s'intéresser aux résonances simples tirées des tests sonores internes de ses samplers. Elle enregistre son premier album solo, Music for Headphone, uniquement constitué de signaux sinusoïdaux simples, puis fonde avec Yoshihide Ôtomo les deux projets électroniques Filament et I.S.O., qui se produisent sur de nombreuses scènes internationales les années qui suivent. Elle participe dans le même temps aux enregistrements des albums du groupe de pop expérimentale Hoahio, fondé par la chanteuse Haco, et joue également en concert aux côtés de l'artiste Toshimaru Nakamura, dont l'approche musicale se trouve être très proche de la sienne.

En 1998 Sachiko M fonde le projet Cosmos avec la chanteuse Ami Yoshida. Puis elle participe dès le début des années 2000 aux enregistrements de quelques-uns des albums du Ôtomo Yoshihide New Jazz Orchestra, tout en continuant à sortir ses propres albums solo.

En 2003 elle enregistre 1:2 pour le label français a bruit secret. Ce dernier marque une nouvelle étape dans l'évolution de ses recherches, en couplant les sonorités d'un sampler vide à celles de trois oscillateurs, qui permettent d'élargir le champ de son espace sonore. L'album sorti en 2007, Salon de Sachiko, est quant à lui le premier à être enregistré sans sampler, les sons utilisés étant seulement générés par deux oscillateurs.

Malgré les différents projets auxquels elle participe, la démarche musicale de Sachiko M reste toujours radicalement minimaliste, ce qui ne manque pas de généralement provoquer débats et critiques de la part d'auditeurs non initiés à l'onkyokei. Sachiko M n'en reste pourtant pas moins une artiste singulière et vraiment intéressante, engagée au plus profond de cet art sonore qu'elle défend.