Amoureux de l'histoire et des traditions japonaises, ASAGI, chanteur du groupe de visual kei D, en a naturellement imprégné son premier album solo MADARA. Dans cette entrevue avec JaME, ASAGI répond à plusieurs questions sur les contes ayant inspiré les morceaux de cet opus.
Félicitations pour la sortie de votre premier album solo MADARA ! Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer de nouvelles histoires en insufflant à vos morceaux votre propre réinterprétation des légendes et traditions japonaises ?
ASAGI : Merci beaucoup. Quand j’ai vu la pleine lune flottant dans le ciel, je me suis remémoré « Taketori monogatari » et j’ai pensé « Créons des histoires que seul le Japon peut faire naître ». C’est ainsi que Gekkai no miko est née. J’ai toujours été intéressé par les traditions, l’histoire et les coutumes japonaises, c’est donc de là que je suis parti.
Quels sont les thèmes et les messages que vous souhaitez partager à travers MADARA ?
ASAGI : Ces temps-ci, même si vous êtes nés et élevés au Japon, il y a de moins en moins d’occasions d’expérimenter l’Ancien Japon. C’est pourquoi j’aimerais que cette magnifique culture soit plus reconnue de par le monde. « MADARA », mot utilisé pour le titre, signifie que peu importent les couleurs et les formes, par la seule existence des individus dotés de leur propre personnalité, l’équilibre est préservé. En outre, quand vous combinez mon nom, « ASAGI », avec « MADARA », vous obtenez « ASAGIMADARA », qui est le nom d’un papillon (ndlt : le parantica sita). La dernière chanson de l’album, ASAGIMADARA, est un morceau fort et émotionnel.
La piste principale Gekkai no miko est basée sur « Taketori monogatari ». Pourquoi avez-vous choisi de vous inspirer de ce conte ? Revêt-il une signification particulière pour vous ?
ASAGI : Par le passé, j’ai créé un groupe appelé KOCHOU, et nous avions une chanson intitulée Taketori monogatari. Mais cette fois, Gekkai no miko parle d’un descendant de la Princesse Kaguya. Elle raconte l’histoire d’un garçon qui admire la Terre depuis son enfance, qui grandit et qui va sur Terre. La Lune est ce que nous pouvons tous voir depuis la Terre, n’est-ce pas ? Et parce que nous pouvons tous admirer la même Lune, nous avons le sentiment que nous pouvons en quelque sorte partager nos sentiments avec les autres personnes autour du globe. J’aime la Lune, j’ai donc été attiré par « Taketori monogatari », qui a un lien avec la Lune et la nature.
Quelles sont les différences entre votre interprétation de « Taketori monogatari » et le conte original ?
ASAGI : Mon histoire parle du descendant de la Princesse Kaguya de « Taketori monogatari ». La Princesse Kaguya retourne sur la Lune, mais je ne suis pas d’accord avec cela. Faisant fi des remarques de tous, je vais sur Terre par ma propre volonté. Bien sûr, un comité descendra de la Lune, mais je les y renverrai (rires).
Qui a dessiné les costumes que vous et vous musiciens arborez dans le clip de Gekkai no miko ? Ont-ils un symbolisme particulier ?
ASAGI : J’ai expliqué l’image du morceau à la personne en charge de la création des costumes de D, qui a donc également créé mon costume. Je suis « L’Enfant de la Lune » (qui se dit « Gekkai no miko » en japonais), donc mon costume est celui d’un « Prince de la Lune ». Les membres du groupe sont une escorte de lapins noirs venus avec moi de la Lune. Ils portent une armure mais le casque est en forme de tête de lapin ! Les poursuivants envoyés de la Lune ont une couleur différente, ce sont des lapins blancs.
Youtou gyokuto est un morceau qui figure uniquement sur l’édition normale de MADARA. Quel genre de morceau est-ce ? Sur quel conte se base-t-il ?
ASAGI : Youtou gyokuto est le nom de l’épée gardée par « L’Enfant de la Lune ». Selon les croyances japonaises, un lapin vit sur la Lune et un corbeau sur le Soleil, ce morceau est donc basé sur cette histoire.
L’ultime piste de MADARA est intitulée ASAGIMADARA, qui est une combinaison de votre nom et du nom de l’album. Quel est le thème de ce morceau ? Pourquoi avoir choisi d’en écrire le titre en katakana ?
ASAGI : Cela ne m’aurait pas posé problème d’écrire ASAGIMADARA en kanji, mais je pense que cela aurait été moins intéressant. « ASAGI » et « MADARA » remplissent deux fonctions différentes, mais je voulais que leur combinaison produise une bonne réaction. Je voulais que ce soit la cerise sur le gâteau, donc j’ai décidé d’écrire « ASAGIMADARA » en katakana. « ASAGIMADARA » est le nom d’un véritable papillon, mais il voyage. Un papillon migratoire à qui il aura fallu toute une vie pour atteindre sa destination. C’est l’histoire de la grande vie d’une petite créature.
Comment avez-vous choisi les musiciens qui vous accompagnent sur MADARA ?
ASAGI : Il s’agit de personnes dont j’ai pensé « Je veux absolument que cette partie soit jouée par lui ! ». Il s’agit de collègues plus vieux que j’admire depuis longtemps, de musiciens contemporains de mon âge, et de musiciens plus jeunes que moi dont je vais suivre la carrière avec intérêt. Ce sont tous de fabuleux artistes, je suis donc très heureux qu’ils aient acceptés de me rejoindre sur cet album.
Pourriez-vous partager une anecdote qui s’est déroulée pendant l’enregistrement avec vos musiciens invités ?
ASAGI : Depuis mon adolescence je suis fan de Shinya et SUGIZO de LUNA SEA, alors travailler avec eux a été pour moi une expérience grandiose. J’ai amené le CD et SUGIZO l’a signé et y a écrit mon nom, c’est devenu mon trésor ! J’ai entendu beaucoup d’histoires intéressantes et ce fût une période très agréable.
Quels sont les thèmes ou concepts que vous aimeriez aborder dans vos prochains travaux ?
ASAGI : Je suis intéressé par la culture des autres pays. Les us et coutumes, les costumes, les voix et les instruments de ces pays, de ces contrées ! Il y en a tellement que même l’éternité ne me suffirait pas pour tout apprendre à leur sujet.
Avez-vous un message pour les lecteurs de JaME ?
ASAGI : C’est ASAGI ! Merci beaucoup d’avoir lu mon interview. La musique ne connaît pas de frontières. A tous ceux qui sont nés sur Terre, aimons la musique ! Et lorsque vous admirerez la Lune, pensez à moi. Car moi, je penserai à vous !
JaME souhaite remercier ASAGI et avex entertainment Inc. pour avoir rendu cette interview possible.