Interview avec Taka du groupe MONO
Avant d'entamer la partie européenne de leu tournée mondiale, le guitariste Takaakira “Taka” Goto de MONO nous parle du vingtième anniversaire du groupe et de leur travail récent.
Le groupe de post-rock instrumental MONO a célébré son vingtième anniversaire cette année, mais il ne se repose pas sur ses lauriers pour autant. La tournée des quatre instrumentistes en 2019 a été un défi ambitieux, avec une centaine de concerts prévus autour du globe. Et comme à son habitude, MONO a été à la hauteur. Avant leur ultime concert, JaME a eu l'opportunité d’échanger avec le leader et guitariste du groupe, Takaakira "Taka" Goto, qui nous a confié son ressenti à propos du vingtième anniversaire du groupe, de leur dernier album, ainsi que des concerts spéciaux prévus à Londres (et le 2 jours avant à Paris, le 12 décembre) qui achèveront cette tournée en grande pompe.
Cette année marque le vingtième anniversaire de MONO. Quand tu reviens sur votre carrière, est-ce qu’il y a des moments desquels tu es particulièrement fier ?
Taka : Nous sommes vraiment ravis de célébrer notre vingtième anniversaire. Je pense que notre sonorité n’est pas pour tous les goûts, alors le fait que nous continuons à faire ce que nous faisons est dû à nos super fans à nos fidèles partenaires et supporteurs partout dans le monde qui comprennent notre musique. Nous leurs sommes infiniment reconnaissants.
Quand nous travaillons sur notre musique, nous sommes comme que dans un état de grâce, c’est la meilleure sensation au monde. Le fait que nous puissions nous investir de façon pareille est profondément satisfaisant. Après, bien sûr qu’il faut en quelque sorte arriver à un résultat, mais oublier le temps qui passe, rester complètement absorbé par la musique est quelque chose de précieux, irremplaçable.
Même de nos jours, nous avons la même soif que nous avions quand nous étions jeunes. “Ça ne suffit pas”, “on veut aller plus loin” et “il faut continuer à déblayer le chemin” sont nos devises, que ce soit dans la musique ou dans la vie.
Vous allez jouer un concert spécial pour votre vingtième anniversaire avec une orchestre à Barbican, à Londres, le 14 décembre. Et vous avez encore deux autres concerts ce weekend-là. Pourquoi Londres ?
Taka : Depuis que j’ai découvert le rock, quand j’étais jeune, j’ai toujours voulu jouer en live à Londres. Comme bon nombre d’autres musiciens, j’étais pas mal influencé par le rock British, or pour moi ça toujours été une ville spéciale, dans tous les sens du terme.
Dans le cadre de notre vingtième anniversaire, nous allons jouer en live avec un orchestre à New York, Chicago, Los Angeles et Londres. Londres sera notre dernier concert de l’année et de cette longue tournée. Nous avons très hâte de le faire.
Comment avez-vous choisi les artistes pour ces concerts ? Est-ce qu’il y a un thème en particulier ou une atmosphère que vous voudriez créer ?
Taka : Tous ces artistes sont vraiment superbes. Ils créent des musiques uniques et originales qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde, c’est l’élément le plus important. Et en plus, ce sont le genre d’artistes qui essayent d’exprimer et communiquer des émotions humaines, des expériences psychiques à travers leur musique pour que d’autres puissent les saisir. C’est l’opposé de la musique techno ou des DJs, qui peuvent pas avoir cet effet.
Au fil du temps - et même pendant cette année - vous avez voyagé partout dans le monde. Est-ce qu’il y a un endroit qui t’a particulièrement touché, en tant que musicien ou même en tant qu’individu ?
Taka : L’année dernière on a eu la chance de jouer en tant que têtes d'affiche aux côtés de My Bloody Valentine, Nine Inch Nails, Mogwai, Deftones et tant d’autres au Meltdown Festival, organisé par Robert Smith, de The Cure. J’étais vraiment ravi. Nous avons reçu un mail de Robert lui même, qui a est mon héros depuis que j’étais tout jeune. Je n’arrivais pas à y croire. C’était à ce moment là aussi que notre nouveau batteur, Dahm, a rejoint le groupe. Ça a marqué le début d’un nouveau chapitre.
Comment est-ce que tu décrirais le nouvel album NOWHERE NOW HERE ?
Taka : J’ai toujours voulu représenter l’espoir et la lumière qu’on a besoin pour vivre, je crois que la musique est quelque chose de spécial, qui surmonte la barrière de la langue, qui traverse les frontières et le temps. Je dirais que pour représenter le vrai espoir il faudra aussi représenter les ténèbres, la rage, le chagrin, la peur, l’indignation, toutes les choses que tu ne peux pas éviter dans la vraie vie.
La vie, c’est comme la traversée d’un long tunnel sombre. Peu importent les difficultés, si tu crois en toi et que tu continues sur ton chemin, tu finiras par voir une lueur, et à la sortie enfin, la grande lumière. Je voudrais exprimer ça par la musique.
D’où vient le titre de cet album ?
Taka : NOWHERE NOW HERE est devenu le fil conducteur, sous forme de musique, de tous les ennuis que nous avons affrontés pendant qu’on marchait vers un nouveau chapitre.
En 2017, à cause de nos soucis et de la résiliation de notre contrat avec le management et le label japonais, accrus du départ de notre batteur, nous étions comme que paralysés. Nous n’avions rien de fixe dans notre agenda, et on se disait “si on était un groupe comme les autres, c’est là qu’on se séparerait”. On était dans la pénombre et on ne voyait rien devant. C’était un moment crucial, où il fallait décider de la fin du groupe ou de notre renaissance.
La chanson Breathe, du nouvel album, marque aussi la première participation au chant de Tamaki. Qu’est-ce qui t’a poussé à rajouter ses chœurs à ce track ?
Taka : Avec Breathe, il y avait quelque chose que je voulais vraiment exprimer par la parole. Au fil des dernières années, pendant que le groupe progresse et que plus de gens se rejoignaient à nous, nous avons commencé à avoir pas mal de soucis au niveau des affaires, ce qui nous éloignait de notre élan créatif. Et à cause des conflits d’égos, la fatigue s’est installé, on était à but. C’est donc à partir de cette situation chaotique qu’on veut exprimer notre détermination ; “nous allons couper avec le passé et partir sur une nouvelle base”. Tout ça à travers une chanson avec des paroles.
Quand j’ai demandé à Tamaki de chanter, elle était perplexe, mais j’étais convaincu qu’elle était la seule capable d’exprimer ces sentiments avec sa voix. Le résultat était encore plus beau que ce que j’imaginais. Je crois que c’est quelque chose qui va résonner avec les cœurs du public.
Le réalisateur français Julien Levy a signé le film de Breathe, ainsi qu’une courte vidéo basée sur votre chanson After You Comes The Flood. Comment êtes vous parvenus à cette collaboration et quel était le processus créatif pour aboutir à ces vidéos ?
Taka : Julien est une réalisateur parisien qui habite à Tokyo. J’ai trouvé intéressant comment il représentait cette ville. Le sentiment était chaotique, une solitude qui dit qu’il n’y a pas d’espace pour toi, que tu ne peux pas trouver ce tu cherches et que ton cœur crie dans tes entrailles. Ça peut être dur à imaginer, mais Tokyo est vraiment comme ça. Tout est superficiel, les gens évitent de se parler et les espaces sont comme que vides, d’un vide irréel.
Cette fois, au lieu de sortir After You Comes the Flood comme qu’un simple vidéoclip musical, on a voulu le sortir d’une façon unique, comme un court-métrage collaboratif.
Quel avenir pour MONO ? Est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau que vous aimeriez essayer en tant que groupe, si vous avez l’opportunité de le faire ?
Taka : Au fait, je ne pense à rien en ce moment. Normalement, on serait déjà en train de penser au nouvel album entre deux tournées et d’écrire des chansons. Mais en ce moment, nous sommes entièrement plongés dans nos tournées d’anniversaire et dans les événements qui vont avec.
Est-ce que tu as un message pour les lecteurs de JaME ?
Taka : Je serais ravi que vous veniez à notre concert de vingtième anniversaire à Londres. Ça va être une belle soirée, un moment inoubliable. Merci à vous et j’espère vous voir bientôt !
JaME remercie Taka et For The Lost pour cette interview.
Traduit de l’original en anglais, une interview de Christine Szilagyi.
Dernière minute : MONO prendra également part à la 15e édition du Hellfest en 2020 !
Date | Evénement | Lieu |
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20/09/20192019-09-20
14/12/2019
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Tournée
MONO
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20/09/20192019-09-20
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Concert
MONO
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LIQUIDROOM ebisu
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Japon |
21/09/20192019-09-21
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Concert
MONO
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THE WALL
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Taiwan |
22/09/20192019-09-22
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Concert
MONO
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TTN - This Town Needs
Hong kong
Hong Kong |
24/09/20192019-09-24
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Concert
MONO
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Live Arena (RCA) Bangkok
Bangkok
Thailand |
26/09/20192019-09-26
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Concert
MONO
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Pentas 1 KLPAC
Kuala Lumpur
Malaysia |
27/09/20192019-09-27
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Concert
MONO
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Pavilion Singapore
Singapore
Singapore |
29/11/20192019-11-29
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Concert
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Zorlu PSM
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Turkey |
01/12/20192019-12-01
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Concert
MONO
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Aglomerat
Moscow
Russia |
02/12/20192019-12-02
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Concert
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Atlas
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Ukraine |
04/12/20192019-12-04
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Concert
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Røverstaden
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Norway |
05/12/20192019-12-05
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Concert
MONO
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Pustervik
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Sweden |
06/12/20192019-12-06
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Concert
MONO
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Fryshuset
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Sweden |
07/12/20192019-12-07
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Vega
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Denmark |
08/12/20192019-12-08
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Concert
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Mojo Club
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Allemagne |
09/12/20192019-12-09
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Concert
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Allemagne |
10/12/20192019-12-10
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Concert
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Doornroosje
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Pays-Bas |
12/12/20192019-12-12
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14/12/20192019-12-14
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Barbican
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Royaume-Uni |
19/06/20202020-06-19
21/06/2020
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Festival Repoussé
BABYMETAL, CRYSTAL LAKE, envy, MAXIMUM THE HORMONE, MONO |
Hellfest
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France |