HOTEI 40th ANNIVERSARY Live “Message from Budokan”

Hotei Tomoyasu, guitariste et chanteur mythique au pays du soleil levant, connu aussi sous le nom de HOTEI sous nos latitudes, était de retour dans son pays natal pour fêter ses quarante ans de carrière mais aussi ses 59 ans, qui ont eu lieu le 1er février. Pour fêter cela, HOTEI a vu les choses en grand en réservant pour deux soirées le Nippon Budokan, mythique salle de spectacle de 20 000 places située dans le centre-ville de Tokyo.
Cependant, situation sanitaire oblige, ces concerts se feront sans public, même si peu de temps auparavant certains artistes tel que BUCK-TICK ou Angelo ont donné des représentions sous des conditions sanitaires très strictes (port du masque, distanciation sociale, interdiction de parler/chanter etc.). Cette fois, les fans de HOTEI devront se contenter de suivre leur idole en streaming via la plateforme ZAIKO qui nous a offert de nombreux concerts de qualité depuis le début de la crise sanitaire.

Avant le concert, les spectateurs doivent patienter en visionnant une longue réclame présentant toutes les guitares qui ont fait la carrière de HOTEI depuis 40 ans - de ses débuts dans le groupe de rock mythique Boøwy jusqu’à sa carrière solo actuelle - notamment sa mythique Fernandes TE-HT noire et blanche qu’il utilisait dans les années 80 lorsqu’il officiait encore dans le groupe Boøwy, reconstruite par la suite à l’identique par la marque Zodiac Works.

Lors de ces deux soirées, HOTEI revisite l’essentiel des tubes qui ont jalonnés les quarante ans de sa carrière de musicien. Lors de la première soirée, Day 1 (Memories), HOTEI joue essentiellement des titres de ses anciens groupes Boøwy (13 titres) et Complex (7 titres) alors que lors de la deuxième soirée, Day 2 (Adventures), il chante uniquement des morceaux issus de sa carrière solo. Aussi ces deux soirées ont des ambiances très différentes même si l'on y retrouve quelques similarités, notamment les rythmes funky et très entraînants qui caractérisent la majorité de ses compositions.

Ce qui frappe d’abord le spectateur d’un concert de HOTEI c’est le grand soin apporté par ce dernier à la mise en scène. En effet on sent que le guitariste a réfléchi au moindre détail pour capter l’attention de son public, que ce soit au niveau du jeu de lumières passant du bleu/noir au rouge ou marron, du décor avec sa boule à facettes que de la tenue vestimentaire. En véritable dandy rock, HOTEI porte une tenue très élégante, entièrement noire (à l'image de celle de ses musiciens), assortie d'une longue veste noire aux motifs similaires à ceux de sa guitare Zodiac noire et blanche.
Dès le premier soir, HOTEI fait une entrée particulièrement marquante. Celui-ci enfourche sa guitare Zodiac noire et blanche avant de s’avancer dans une allée de guitares qu'il regarde sur fond de violons et de percussions avant d'emprunter des escaliers qui le mènent vers la scène, donnant ainsi un côté solennel à cette arrivée. La musique s’arrête, il lève le bras comme pour dire que le show peut commencer face à un Budokan vide, avant que les lumières s’allument et que les spectateurs découvrent la scène et les musiciens qui l'accompagnent, puis d’enchaîner sur la très funky et entraînante chanson de Boøwy, Dreamin'. Le second soir, l’entrée est plus classique : les musiciens de HOTEI apparaissent au fur et à mesure sur scène sur fond de musique saturée avant que le guitariste fasse son apparition, tout de noir vêtu comme la veille, avant d’enchaîner sur l’excellente Bambina et ses sonorités rock'n'roll groovy.

Les tubes s’enchaînent tellement qu'il est difficile de n'évoquer que quelques morceaux pour illustrer ces deux concerts. On pourra néanmoins citer Be my Baby, No more lies, Diving with my car, NO. NEW YORK et leurs refrains entraînants répétés en boucle tels des mantras, Bad feeling et ses sonorités très funky, Russian Roulette et ses riffs entêtants rock’n’roll groovy ainsi que les excellentes Thrill et Dangerous issues du dernier album de HOTEI, Soul to Soul, interprétées le deuxième soir en compagnie du chanteur du groupe The Yellow Monkey, Yoshii Kazuya. Lors de ce duo, HOTEI, cette fois vêtu d'une veste dorée et d'une chemise blanche, accompagne un Yoshii Kazuya également très élégant, vêtu quant à lui d’une longue veste rouge, d’une chemise et d’un pantalons noirs. Thrill est un excellent morceau très rock’n’roll qui comme son nom l’indique donne le frisson. Ce morceau convient parfaitement à Yoshii Kazuya, à tel point qu’on croirait un titre des Yellow Monkey. Pendant la chanson, HOTEI se rapproche de Yoshii Kazuya et joue devant lui. Yoshii Kazuya se met dos à HOTEI et applaudit en direction des musiciens. Les deux rockers enchaînent directement avec Dangerous. Ce morceau est également très rock’n’roll, très rythmé dès le départ. Yoshii Kazuya assure les principales parties vocales. HOTEI fait les chœurs et assure des parties de solo incroyables qui transportent. HOTEI et Yoshii Kazuya se répondent. Les breaks alternent avec des parties accélérées jusqu’à la fin du morceau. Celui-ci terminé, HOTEI présente son invité et le remercie. Yoshii Kazuya fait de même en déclarant que HOTEI est le plus grand guitariste du Japon.

Parmi les moments marquants de ces deux concerts on peut relever aussi les chansons acoustiques de HOTEI, 1990, Memory, Promise, LONELY★WILD. Si celles-ci ne constituent qu'une poignée de titres sur des setlists à la tonalité généralement très rock'n'roll et funky, elles n'en sont pas moins remarquables.
Le premier soir, HOTEI et son guitariste jouent tous les deux sur une petite estrade située à l’avant de la scène principale du Budokan. Cette fois, ils ont troqué leur guitare électrique pour une guitare acoustique. Les deux musiciens y interprètent deux magnifiques ballades aux sonorités mélancoliques et apaisantes dans une ambiance très intimiste sur fond noir. Lors de Memory, le guitariste de HOTEI accompagne ce dernier à la mandoline. Ce morceau d’abord calme devient progressivement plus rythmé, à tel point que les musiciens remuent la tête avant de finir sur un rythme blues. Le second soir, le public a droit également à deux morceaux entièrement acoustiques, Promise et LONELY★WILD. A nouveau HOTEI se retrouve sur cette petite scène accompagné de sa guitare acoustique. Sur fond de lumières bleues et rouges, il interprète deux magnifiques ballades à écouter religieusement. Les caméras font des plans rapprochés sur l'artiste et sa guitare et filment le Budokan vide. Mais c’est surtout l’incroyable réinterprétation acoustique de LONELY★WILD qui reste probablement la plus remarquable. A l'origine très rock'n'roll et entrainante, HOTEI en livre une adaptation intimiste complètement revisitée et presque méconnaissable qui lui donne une nouvelle dimension.

HOTEI semble faire fi de l'absence de public et joue comme lors d'un concert ordinaire. Il pointe du doigt les caméras lorsque celles-ci se rapprochent de lui, lance des "Hello Budokan!" et autres "Come on!" sur POISON comme pour interpeller l'auditoire et l'inviter à participer à la fête.

Lors de ces deux soirées, on s'aperçoit que la palette des sonorités du répertoire de HOTEI est assez large ; de la ballade acoustique aux sonorités jazzy de morceaux comme Last Sin, FLY INTO YOUR DREAM ou encore hitokoto, aux différentes nuances du rock, du rock'n'roll oldschool comme le rockabilly C’mon everybody (reprise d’Eddie Cochran) ou le blues-rock Stereocaster aux sonorités électro-rock plus modernes de Battle Without Honor or Humanity (morceau instrumental qui a fait connaître Hotei mondialement grâce à la bande originale du film de Quentin Tarantino, KILL BILL) ou de l’excellent Give It To The Universe qu’on croirait sorti tout droit d’un album de Miyavi, en passant par les tubes aux sonorités très 80’s de Boøwy, il y en a pour tous les goûts. En outre, les spectateurs peuvent constater les prouesses techniques de HOTEI lors de ses innombrables solos de guitare. Ce dernier joue avec maestria de son instrument, faisant rapidement courir ses doigts sur tout le manche en multipliant les différentes techniques guitaristiques comme le jeu en aller-retour, les bends, le picking ou encore en utilisant la barre de vibrato de sa guitare. Sur plusieurs morceaux il semble même en osmose avec cette dernière. Les spectateurs peuvent constater particulièrement ce goût de HOTEI pour la technique et les expérimentations sonores lors de Stereocaster. Durant ce morceau très blues-rock, il joue au bottleneck avant d’introduire dans sa bouche un tube relié à une pédale d’effets qui lui permet d’obtenir des sonorités buccales ressemblant à celles émises par une pédale wah-wah.

Au cours de ces deux soirées HOTEI interrompt provisoirement son spectacle pour s'adresser à son public. Le premier jour, il fait un premier discours juste après Rambling Man. Après avoir crié un « Bonjour le Budokan ! », il constate que ce jour-là le Budokan est vide mais remercie ceux qui regardent son concert en streaming et parle de celui qu'il donnera le lendemain. Il évoque ses quarante ans de carrière, de ses débuts dans le groupe Boøwy jusqu’à nos jours, et parle de natsukashii (mot évoquant la nostalgie dépourvue de regret) en se remémorant tous ces souvenirs, sans oublier de citer Complex, le duo qu’il a formé avec le chanteur et acteur Koji Kikkawa de 1988 à 1990 après la fin de Boøwy. Il enjoint enfin son auditoire à s’amuser. Le premier soir, après SUPER-CALIFRAGILISTIC-EXPIARI-DOCIOUS, HOTEI fait un nouveau discours dans lequel il évoque le coronavirus. Il y exprime sa joie même s’il regrette que le public ne soit pas présent physiquement devant lui. Cependant il reste positif et affirme qu’il y aura beaucoup d’autres concerts à l’avenir. Il note aussi que cela fait longtemps qu’il n’a pas joué face à un public et parle de son équipe qu’il remercie pour ce concert. Il rit du grand vide de la salle avant de présenter ses musiciens qu’il qualifie de merveilleux. Il parle des arrangements de ses chansons notamment au saxophone ainsi que des rêves qu’il avait lorsqu’il débutait sa carrière il y a quarante ans. Le second soir HOTEI fait son premier discours après 8 BEAT no silhouette . Il salue tout le monde, parle du concert de la veille et du jour, évoque le froid ce jour-là à Hokkaido. Il explique que la setlist du jour est différente de celle de la veille et, comme le soir précédent, qu'il est content d'être avec son public. Après Stereocaster, HOTEI fait un nouveau discours, cette fois pour présenter ses musiciens. Il parle de ses quarante ans de carrière, de l’époque où il jouait encore dans des live houses, de ses souvenirs au Budokan en particulier des concerts de KISS et d’Aerosmith auxquels il a assisté, tout comme son désir de devenir guitariste ou encore son nouveau départ en tant qu’artiste solo. HOTEI fera encore deux autres discours, cette fois vers la fin du concert - après Thanks a lot et hitokoto - durant lesquels il aborde une nouvelle fois ses quarante ans de carrière et de ses souvenirs au Budokan. Il promet à son public qu'ils se reverront, lui demande de se protéger et de rester positif. Après avoir dit à son auditoire qu'il l'aimait et l'avoir remercié une ultime fois, HOTEI entame le dernier morceau de la soirée, Glorious Days. Alors que la veille HOTEI avait terminé la soirée sur une ballade aux accents jazzy et planants, cette fois c'est dans une ambiance totalement différente qu'il clôt son second concert de l'année au Budokan. En effet Glorious Days, morceau entièrement en anglais, au rythme saccadé est très positif et donne envie de bouger la tête et de danser. HOTEI ne se fait d'ailleurs pas prier et lève sa jambe en rythme régulièrement avant de nous gratifier de solos de guitare dont il a le secret, pour s’approcher ensuite de la caméra. Pendant ce temps, son groupe assure les chœurs et joue un rock’n’roll plus agressif avant de ralentir et de s’arrêter d’un coup. HOTEI pointe son doigt en direction du public puis remercie tout le monde avant d’applaudir. Ses musiciens font de même et quittent la scène. L'artiste déclare qu’il veut revoir son public et le remercie une dernière fois avant de repartir sur fond d’applaudissements. Le concert est terminé, toutefois, les caméras continuent de filmer la salle du Budokan encore quelques instants sur fond de musique d'inspiration hawaïenne en se rapprochant de plus en plus près de la guitare Zodiac de HOTEI, posée sur un pupitre, d’abord en filmant le manche puis le médiator au logo de la soirée.

En conclusion, ces deux concerts de HOTEI au Budokan se sont révélés excellents et très positifs. Le guitariste a su proposer à ses spectateurs deux représentations très différentes par leur setlist respective mais dont le point commun aura été de transmettre de la joie et de la positivité à son public en ces temps moroses. On en oublierait presque que le Budokan était vide ces soirs-là si les caméras n'avaient pas filmé la salle tant les prestations de HOTEI ont été dynamiques.

Setlist du 30 janvier
01. Dreamin'
02. B・Blue
03. BE MY BABY
04. RAMBLING MAN
05. Marionette
06. DANCING IN THE PLEASURE LAND
07. NO MORE LIES
08. SUPER-CALIFRAGILISTIC-EXPIARI-DOCIOUS
09. BAD FEELING
10. WELCOME TO THE TWILIGHT
11. Kisetsu ga kimi dake wo kaeru 
12. 1990
13. MEMORY
14. HALF MOON
15. C'MON EVERYBODY
16. WORKING MAN
17. TEENAGE EMOTION
18. NO.NEW YORK
19. Honky・Tonky・Crazy
20. GOOD SAVAGE
21. Koi wo tomenaide
22. FLY INTO YOUR DREAM

Setlist du 31 janvier
01. Bambina
02. Saraba seishun no hikari
03. RUSSIAN ROULETTE
04. Battle Without Honor or Humanity
05. 8 BEAT no shilhouette
06. YOU
07. Last Scene　
08. Stereocaster
09. GUITARHYTHM
10. PROMISE
11. LONELY★WILD
12. METROPOLIS
13. Thrill (with Kazuya Yoshii）
14. Dangerous feat. Kazuya Yoshii (with Kazuya Yoshii)
15. POISON
16. Give It To The Universe
17. DIVING WITH MY CAR
18. Surrender
19. MERRY-GO-ROUND
20. Thanks a Lot
21. Hitokoto
22. GLORIOUS DAYS