Retour sur le 5ème album de INSHOW-HA
INSHOW-HA a sorti son 5ème album "Through The Lonely Nights" le 27 décembre, un album qui se veut déterminant pour la formation passée de 2 à 1 membre.
La parution du 5ème album de INSHOW-HA, Through The Lonely Nights, a créé la surprise à la fin du mois de décembre. En effet, la formation était passée de duo à projet solo suite au départ de MICA après le dernier album Sputnik, sorti en 2021. Connu pour sa musique psychédélique tantôt électro-pop, tantôt rock et jazzy, INSHOW-HA s'est fait quelque temps plus discret et revient maintenant sur le devant de la scène accompagné de son producteur Eitatsu Maeda.
Quelle direction prend donc INSHOW-HA avec MIU seule aux manettes ? Seule ? C'est une façon de parler, car elle s'est entourée pour l'occasion d'autres chanteuses. L'album Through The Lonely Nights inclut ainsi Chiaki (ex-membre du groupe de rock féminin Akai Ko-en), mais aussi Naka Makiko (du groupe Tornado Tatsumaki) et Koharu Kohanai (du groupe d'idoles kinopo.) Ce qu'il faut en déduire c'est que malgré le départ de MICA, le nouvel album se construit autour de jeux de voix, à l'image des précédents.
Un album qui d'après la principale intéressée se veut déterminant et plus sérieux.
Le disque s'ouvre sur le titre principal, intitulé Through The Lonely Nights, qui est la quintessence même de ce qui fait le style du projet jusqu'à présent. La chanson est à la fois mélancolique, rock et jazzy à souhait. C'est sans aucun doute une porte d'entrée idéale pour quiconque découvre INSHOW-HA pour la toute première fois. Pour les initiés, le titre rappelle notamment l'atmosphère qui se dégageait de l'album AQ, sorti en 2015. La chanson s'articule autour d'un message fort envoyé à celles et ceux qui ont traversé une période difficile durant la crise du coronavirus.
Le morceau suivant, Gakkari, commence avec un accent pop indéniable qui en fait le son le plus enjoué de tout l'album. Avec ses 2 minutes et 48 secondes, c'est aussi le morceau le plus court mais l'un des plus marquants. La présence rayonnante de Koharu Kohanai y est pour quelque chose, apportant un peu de ce pep's propre aux groupes d'idoles. Le refrain prend un virage rock bien amené qui surprend sans pour autant trancher avec le couplet, suivi d'un solo de piano tout bonnement jubilatoire. Rien de tel qu'un enchaînement où l'on donne libre court à sa créativité.
Les premières notes de Binkan font quant à elles tout de suite germer dans l'esprit celles d'une autre chanson ; on reconnaît en effet un motif utilisé dans MABATAKI Shinai DOLL no Youna Watashi, issu du 1er album (not)NUCLEAR LOVE(or affection) sorti en 2014. Un clin d'œil qui fait sourire une fois qu'on met le doigt dessus. Toutefois la ressemblance s'arrête là car le morceau s'affirme très vite avec une personnalité beaucoup plus rock que son prédécesseur. On peut sans doute y voir une sorte d'hommage à l'évolution d'INSHOW-HA de ses débuts à aujourd'hui, preuve qu'on peut aller de l'avant sans toutefois oublier d'où l'on vient.
Avec Tokimeki ni Shisu l'album prend davantage son temps. C'est une douce parenthèse dont la rythmique éveille comme un sentiment doux-amer. Les percussions sont bien présentes et mises en valeur, avec ici et là des touches de pop-électro grésillant qui semble transporter vers un autre univers.
Umi to Riku fait encore davantage ralentir le rythme et s'apparente davantage à une balade… du moins jusqu'à la moitié du titre car tout à coup, la guitare reprend ses droits et la cadence s'emballe. Une interruption bienvenue qui démontre une nouvelle fois l'aisance avec laquelle INSHOW-HA passe d'un style à l'autre, puis revient le calme final. Ce mélange ambivalent en fait une chanson en deux teintes, deux couches à décortiquer l'une après l'autre puis à apprécier dans leur ensemble.
L'avant-dernier titre s'appelle Soryoku-sen ; c'est une chanson qu'on pourrait qualifier de planante mais dont l'atmosphère paraît beaucoup plus sombre et pesante à l'écoute. Les notes prennent des accents hypnotiques, sublimées par un passage instrumental en plein milieu du titre. Si la guitare est maîtresse des lieux, la voix de MIU n'est pas en reste et offre une performance très prenante, comme en équilibre sur un fil.
L'album s'achève avec Nukete iku, un titre qui emmène loin, très loin, avec quelques "ah, ah" expirés comme ceux que l'on retrouve tout au long de la discographie de INSHOW-HA. La seconde voix se marie très bien avec et contribue au sentiment encore une fois doux-amer qui émane du titre. C'est une parfaite conclusion à l'album, d'autant plus que le morceau se termine avec un effet d'ouverture qui donne envie d'en avoir plus.
Et si c'était ça, après tout, ce qui rendait cet album aussi déterminant ? Après une telle écoute, il n'y a plus qu'à se le repasser une seconde fois, puis une troisième… et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il soit gravé dans le marbre. En ce sens l'album est un pari réussi et saura sans aucun doute attirer de nouveaux mélomanes.
Notez que la version physique de Through The Lonely Night inclut des arrangements additionnels et des enregistrements du projet solo de MIU, intitulé miumiunow.
Cliquez ici pour écouter l'album sur les plateformes de streaming.
Ci-dessous un court extrait du titre principal, Through The Lonely Night :
Liste des pistes :
1. Through The Lonely Nights (feat. Chiaki)
2. Gakkari (feat. Koharu Kohanai)
3. Binkan (feat. Naka Makiko)
4. Tokimeki ni shisu
5. Umi to riku (feat. Naka Makiko)
6. Soryoku-sen
7. Nukete iku (feat. Chiaki)
Sortie : 27 décembre 2023
Label : DARKSIDE OF THE VOLCANIC GIRLS / SPACE SHOWER MUSIC