Interview d'ABIGAIL en Finlande

Bonjour, je représente JaME. Merci de nous accorder cette interview.
Yasuyuki : Non, non, merci à vous.

Bien, commençons. On peut dire que le black metal est né en Europe du nord. Qu'est-ce que ça vous fait de jouer en Finlande ?
Yasuyuki : Notre 1er concert européen remonte à 2001 et nous avons reçu un bon accueil à l'époque. Nous avons eu de nombreuses propositions intéressantes venant de l'Europe. J'ai eu une offre géniale venant de Finlande et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui. Tout s'est bien passé.

Vous avez joué dans de nombreux pays. Certains groupes occidentaux disent que le public japonais est vraiment déchaîné. Qu'en pensez-vous ?
Yasuyuki : Le public japonais est assez silencieux. En fait, au Japon, la scène black metal est très petite. Quand nous avons joué à Tokyo, il n'y avait pas plus d'une centaine de personnes et elles ne faisaient pas beaucoup de bruit. En Europe, c'est différent, tout le monde boit et fait du headbanging. Ils sont complètement cinglés ! J'adore ça !

J'allais justement vous demander de me parler de la scène black metal au Japon. Elle n'est pas très développée donc ?
Yasuyuki : Oui, tout à fait.

Aimeriez-vous qu'elle soit plus importante, la changeriez-vous d'une quelconque manière ?
Yasuyuki : Pas vraiment. Le metal mélodique est très populaire au Japon. Des groupes finlandais comme Nightwish et Children of Bodom ont beaucoup de fans japonais et des milliers de personnes viennent à leurs concerts. Je me sens plus proche de la scène européenne.

Quelles sont vos influences ?
Yasuyuki : Des groupes de thrash metal comme Venom, Sodom, Enemy, Bulldozer, Celtic Frost, Hirohama... Egalement des groupes de black metal comme Mayhem. J'aime aussi le groupe de black metal japonais Sigh.

Vous avez travaillé avec Sigh, non ? Comment cela s'est-il passé ?
Yasuyuki : Sigh ? Je collabore encore avec eux. En ce moment, je joue de la basse pour le groupe. Je les accompagnerai pendant leur prochaine tournée européenne en juillet.

Cela fait déjà 15 ans que votre 1re démo est sortie. Depuis cette époque, comment le groupe a-t-il évolué ?
Yasuyuki : Notre son a évolué de manière naturelle. Nous avons débuté comme un groupe de black metal classique mais notre style s'est par la suite plus rapproché du thrash. Je suis un fan de thrash depuis mon adolescence et, quand le black metal a commencé à devenir à la mode dans la scène underground, en 1994 ou 1995, j'ai décidé d'abandonner ce son black metal.

Vous avez beaucoup joué à l'étranger. Cela vous a-t-il influencé, vous ou votre musique, d'une manière ou d'une autre ?
Yasuyuki : Bien sûr, en Europe, le groupe italien Bulldozer nous a particulièrement influencé.

Quelles étaient vos attentes concernant cette tournée ? Vous attendiez-vous à ce qu'il se passe quelque chose de particulier, à ce que le public réagisse d'une certaine manière ?
Yasuyuki : Oui, tout à fait. La nuit dernière nous avons joué dans une ville... J'ai oulié le nom...
Lappeenranta ?
Yasuyuki : Oui, Lappeenranta ! Les gens étaient complètement bourrés et ça headbangait dans tous les sens. Ils n'arrêtaient pas de taper dans mon micro, je ne pouvais pas chanter correctement. Il y avait également un mosh pit très intense et ces enfoirés nous balançaient de la bière sans arrêt. Mais nous ne pouvions pas arrêter de jouer !

Etait-ce une bonne ou une mauvaise expérience pour vous ?
Yasuyuki : Oh non, c'était vraiment génial !

Avez-vous des projets particuliers ?
Yasuyuki : Nous voulons enregistrer un nouvel album l'année prochaine puis, plus tard, je veux revenir en Europe. J'ai aussi pas mal de side projects, je joue par exemple dans un groupe de metal qui s'appelle Barbatos. Je dois enregistrer un nouvel album avec eux aussi et peut-être que je les accompagnerais quand ils joueront en Hongrie en septembre. Il faut que je compose énormément de titres...

Votre planning a l'air assez chargé...
Yasuyuki : Oui, c'est clair.

Voudriez-vous à nouveau effectuer une tournée comme celle-ci ? Une tournée de plusieurs villes dans un seul pays ?
Yasuyuki : Oui mais j'aime tous les pays. En particulier la Finlande, la France et l'Italie. Nous avons aussi joué dans l'Asie du sud-est (à Singapour, en Thaïlande, en Malaisie...). Et aux Etats-Unis, bien sûr. Donc je veux jouer partout, pas dans un seul pays.

Voilà, nous avons terminé. Merci encore pour cette interview, je vous souhaite bonne chance pour le concert de ce soir !
Yasuyuki : Merci beaucoup ! Je suis désolé si je suis difficile à interviewer, mon anglais est assez pauvre.
Non, il est plutôt bon.
Yasuyuki : Oh, merci encore !

JaME tient à remercier les organisateurs de cette tournée, Metal Warning, pour leur précieuse coopération. Merci également à Ilmari Jalanen et Sara Virtanen, pour la photo et l'aide fournie pour cette interview.