Un nouveau venu qui ne manque pas de talent.
Si la venue de 2009 annonçait à la fois de nouveaux opus et de nouveaux départs, elle ne pouvait également qu'annoncer de nouveaux venus dans la scène musicale coréenne. Tae Goon fait ainsi une belle entrée en la matière le 15 janvier de cette année, avec un mini-album éponyme, néanmoins intitulé 1 st Mini-Album. Voilà qui annonce parfaitement la matière, et qui, malgré son manque d'originalité, marque clairement les débuts de ce Coréen inscrit sous le label de Pony Canyon.
Ainsi, comme la plupart des albums de ses compatriotes, Tae Goon marque ses premiers pas d'une introduction sans couleur, mais qui ne manque pas de charme. Le démarrage se fait sur les chapeaux de roue et les sons électroniques s'agencent avec adresse. Un peu banale mais pour le moins directe, ce premier titre inscrit l'artiste dans un registre de danse et de rythme. S'il ne parvient à plaire, il aura au moins le privilège de l'utilité.
La seconde piste confirme les hypothèses faites selon l'introduction : électronique, rapide, un peu banale, mais qui reste toutefois agréable. Call me commence ainsi par quelques notes en mineur au synthétiseur, qui sont rapidement suivies par un écho de la voix du chanteur. L'auditeur risque de se laisser rapidement entraîner dans la mélodie de la chanson, d'autant plus que le refrain se retient aisément. "Call me, call me" chante Tae Goon, et plus d'un le suivront sans doute, rapidement imprégnés de cet agencement pourtant déjà vu et revu. Et si l'originalité n'est pas vraiment de rigueur, le titre permet néanmoins une bonne découverte de la voix du chanteur. En effet, très convaincante pour des débuts, elle étale ses qualités jusqu'à la fin de la chanson, sans compter que les dernières secondes comportent d'admirables grimpées dans les aigus. Une piste à retenir, donc, et à juste titre puisqu'il s'agit de la piste phare du mini-album, seule pour le moment à avoir le privilège du clip vidéo.
Et en effet, le clip de Call me aura l'avantage de bien soutenir ses débuts, puisque s'y trouve Hero Jae Joong. Le membre des Dong Bang Shin Ki fait ainsi pleinement apparition dans le scénario et ne manque pas de faire parler de lui par sa réputation , créant par la même occasion un beau filet de publicité autour de Tae Goon. Au risque même de lui voler la vedette, puisqu'on n'aperçoit guère le visage de ce dernier, dans ce clip qui, malgré son manque d'originalité, possède plein d'attraits. Pourtant le chanteur se démarque d'autant plus que ses performances de danse sont exécutées avec brio et adresse. Une bonne base pour de bons débuts, donc.
One Two Step s'annonce plutôt surprenante. Par cette chanson rythmée et enjouée Tae Goon passe en effet du coq à l'âne : après Call me la mélancolique, voilà que celle qui suit se fait presque dans des tonalités trop majeures. Joyeuse, amusante, souriante, elle se détache totalement du registre précédent et ne manque pas de mettre de bonne humeur. Cependant, elle reste un tantinet trop banale et n'est pas marquée par le charme qu'avait la piste précédente. Mais même si les prises de risques se noient dans la mélodie, elle reste pour le moins agréable et s'écoute avec plaisir.
En contrepartie, My girl, malgré le fait qu'elle se situe dans le même genre de tonalité, est totalement plongée dans le manque d'originalité. Si les premières secondes laissent à espérer un peu d'intérêt et de caractère, elle ne fait finalement que reprendre non seulement un titre déjà vu et revu, mais également une mélodie et un rythme sans surprise, décevant. Le tout agrémenté d'un refrain lassant. Il s'agit néanmoins d'une écoute de qualité, bien que ce soit sans doute là l'un des seuls détails que l'on puisse lui concéder.
La cinquième piste, Nan keunyeol ara, rattrape heureusement le coup avec une introduction entraînante dès les premières notes, qui malgré leur déjà vu se trouvent particulièrement bien agencées, et surtout agréable à écouter. Chantée en duo avec H-Eugène, elle est entrainante et déjà plus originale que la précédente. Son refrain est aisé à retenir, structuré, répétitif sans être pour autant monotone. La chanson en elle-même comporte une structure intéressante (voire surprenante avec un solo de danse, probablement réservé aux lives) avec des silences inattendus mais qui ne manquent pas de charmes. La collaboration porte ses fruits, et il s'agit d'une piste à retenir, au même titre que Call me.
Hands Up, quant à elle, est dotée d'une qualité mitigée par rapport à sa position finale dans ce mini-album. Entraînante, il est vrai, elle reste néanmoins dans des tonalités déjà travaillées, et comporte une structure musicale quelque peu décevante par rapport à la précédente. Certains passages laissent presque à penser qu'il s'agit d'une simple mise en valeur instrumentale, et non vocale. Le refrain est travaillé dans l'excès et est lassant, voire bruyant, sans compter que la voix du chanteur est presque mise à l'écart dans cette piste. Cette dernière trouve mauvaise place en fin de premier opus ; toutefois elle reste rythmée et garde un charme certain.
Les premiers pas de Tae Goon, s'ils restent hésitants, affirment donc clairement une aisance de la voix dans les styles exposés. Cependant, un développement au niveau de l'originalité est certainement requis pour trouver meilleure position dans la scène musicale coréenne, bien que l'artiste soit visiblement doté de talent. Il s'agit d'un premier mini-album d'avant-goût qui satisfera la plupart des auditeurs et qui ne manquera pas d'attiser leur curiosité quant à ce nouveau venu, d'autant plus que l'opus est soutenu par un remarquable clip vidéo.