Chronique

Rain - Rainism

10/10/2009 2009-10-10 16:00:00 KoME Auteur : Andrea

Rain - Rainism

L'unique chanteur, Rain, marque son grand retour en Corée avec son 5e album : Rainism.

Album CD

Rainism

Rain

Chanteur coréen ayant débuté comme simple danseur au sein de l'agence JYP Entertainment, Rain débute à la fin des années 90 dans le groupe Fanclub. Toutefois c'est en 2002 qu'il sort son premier album solo intitulé Nappeun namja (également connu sous le nom de Bad Guy). Il va alors enchaîner les succès, lui permettant ainsi de sortir d'autres albums tels que It's Raining en 2004 qui se vendra à plus d'un million d'exemplaires. Il sera suivi du premier concert du chanteur, Rainy Day. Partageant sa carrière entre le Japon et la Corée, Rain s'essaie aussi à la comédie et obtient plusieurs rôles importants dans des dramas. Il se lance de même à l'assaut des USA en 2006, avec un concert au Madison Square Garden de New York, sold out en très peu de jours. Mais tout cela ne lui suffit pas, puisque le chanteur quitte JYP Entertainment et crée son propre label J.Tune. C'est d'ailleurs sous ce même label que sort son cinquième album intitulé Rainism, qui marque son grand retour en Corée. Sorti le 15 octobre 2008, il s'est vu agrémenté du prix de la meilleure chanson pour Rainism lors du SBS Mutizen Award 2008.

Avec cet album Rain nous révèle son style très électro mêlé a un peu de R'n'B, sans oublier sa petite touche perso (qui ne nous laisse pas indifférent) : sa sensualité. Rainism, qui se voudrait presque une marque déposée de part son nom, nous dévoile plusieurs facettes du chanteur. Plongeons-nous donc dans cet album des plus charmeurs.

On débute en fanfare avec la piste qui donne son nom à l'album, je veux bien sûr parler de Rainism.
Après une intro assez étrange où l'on entend le chanteur chantonner tout seul tout en griffonnant sur un papier, il y a un petit moment de silence et tout d'un coup ça débute. Des sons électros résonnent, accompagnés d'un tempo bien particulier fait de claquements de doigts, puis arrivent les riffs de guitare. Le tout est mis en valeur par la voix de Rain qui déclare tout simplement "now games over.......who's gonna be with us....drop this", et là c'est bon on est conquis ! Plus besoin d'ajouter quoi que ce soit, notre corps est déjà possédé par le rythme de la chanson, et prêt a tout déchirer sur la piste de danse. Cependant comme pour nous achever, Rain débute avec son célèbre refrain : "I'm gonna be a bad boy, I'm gonna be a bad bad boy". Et c'est le cas, tout au long de la chanson il ne fera que nous tenter avec sa voix chaude et sensuelle. Bien que retravaillée au maximum avec un déformateur de voix, sans oublier les ajouts d'éléments électroniques, cette chanson est un hit assuré. Le refrain est plus qu'accessible et se retient en un quart de seconde. Les petites montées de voix dans les couplets nous font apprécier un autre aspect du chanteur, et enfin le rythme constant ne nous laisse pas une minute de répit. On est transporté directement dans un autre monde, là où Rain gouverne en maître et fait de nous ce qu'il veut. Plutôt bien pensé puisque qu'il s'agit du premier morceau et qu'il doit nous faire tenir ainsi jusqu'au treizième.
Malheureusement, toute bonne chose ayant une fin, le morceau se termine sur la voix du chanteur qui s'amuse agrémenté de la batterie seule.

On tente de reprendre un tant soit peu nos esprits et c'est Only You qui débute. Guitare, synthé et sons électros voici de quoi est fait cette ballade, somme toute assez banale mais tout de même entrainante. La voix de Rain nous berce. L'ajout d'un peu de batterie en arrière plan nous empêche de succomber totalement, et en fait un titre parfait pour une virée en voiture. Le refrain aigu mélangé à la voix caramel du chanteur nous emballe, et nous fait plus encore perdre le contrôle. Il s'amuse, et l'on sent très vite qu'il ne sert a rien de lui résister. Ce titre à forte sonorité R'n'B reste tout de même particulier avec son côté club. Connaissant les talents de danseur de Rain, on imagine facilement une magnifique chorégraphie qui agrémenterait parfaitement cette chanson.

Rain s'amuse, oui et il continue de plus belle avec le morceau suivant intitulé Love story (0912.....Geu Ihu). Ici le chanteur se met à nu, et commence par un "this is my story" qui en désarmera plus d'une puisque la mélodie derrière, plutôt mélancolique, fait tout de suite penser à une d'histoire d'amour à la fin douloureuse. Sa voix est plus "dure" et plus assurée comme pour exprimer une véritable douleur (vraie ou non) et on se laisse prendre au jeu. Le piano en fil conducteur, avec une pincée de violon et de cuivre aident à rendre l'atmosphère pesante et torturée.
On passe ensuite à la piste 5 intitulée Sarangiraneun Geon. Elle nous réveille tout en douceur avec un petit rythme ensoleillé et de la batterie pour tout accompagnement. Cette chanson est vraiment sympathique et redonne le sourire. On sort un peu du côté séducteur, et on se laisse dépayser. On s'amuse même du petit ajout de reggae qui donne vraiment un aspect éclectique à cette chanson.

Cependant on replonge très vite dans le thème majeur de l'album, puisque la piste 6 Nae Yeoja continue sur celui de la séduction, cette fois-ci en y allant franco puisque Rain commence par : "Hey baby (rires) I love you girl". Toutefois, en voulant trop jouer de son charme, Rain nous lasse et cette ballade, sans aucune originalité, passe vite à la trappe. Le rythme répétitif est simplement sauvé par le pont qui, marqué par l'arrêt de la musique et l'utilisation de l'a capella, nous fait pencher l'oreille. Mais le moment passé on retourne vite à nos occupations. Heureusement, le morceau qui suit, beaucoup plus rythmée nous interpelle de nouveau. You, avec son introduction tout en percussion, sa batterie, son tambour, et son style presque indien juste avant l'ajout de l'électro nous fait attendre la suite avec impatience. D'ailleurs Rain en joue, puisque cette fameuse intro nous fait entendre un homme rentrant dans une boîte repérant une fille et.... Je vous laisse imaginer la suite. Le refrain est lui aussi plutôt accrocheur avec une voix suraiguë de la part de Rain et un rythme qui donne tout de suite envie de danser.
Puis d'un seul coup "round 2" résonne et on change de lieu. Cette fois-ci on se sentirait presque dans un film d'action, voir de course poursuite, et on se laisse très facilement prendre au jeu. L'adrénaline monte, on n'a qu'une seule envie : faire partie du voyage. Toujours cette voix suraiguë pour le refrain, mais cette fois ci Rain a trouvé une alter ego en la personne d'une artiste féminine qui lui répond dans le refrain. Nouvelle donne, nouvelle partie, qui aura le dessus ? Rythmée par les "you make me sexy". Etonnamment la chanson s'arrête d'un seul coup, nous laissant comme autre choix que de ré-appuyer sur play pour réengager la partie et, pourquoi pas, se refaire le film.

La piste 8 intitulée Fresh woman, elle, ne va pas arrêter de nous surprendre. Commençant comme un bon vieux titre disco, elle va garder cette atmosphère tout du long. Chanson assez marrante avec Rain qui s'éclate en la chantant, elle donne vite envie de bouger, avec une préférence pour une chorégraphie de groupe à l'ancienne, bien délirante, perruques, strass et paillettes de rigueur. Le pont lui aussi marche à merveille avec son "let me hear you say yes, oh oh!" puisque qu'il tranche avec le reste de la chanson et rajoute un peu de piquant, sans oublier les choeurs qui ressemblent presque à du gospel. Bref, une chanson délirante à souhait et parfaite pour des soirées entre amis où le maître mot serait le délire. D'ailleurs par certains côtés elle pourrait presque faire penser à un titre des années 90. Comme pour continuer dans l'ambiance festive, la chanson qui suit Deo Kkeullyeo (feat. Taewan a.k.a C-Luv) débute avec Rain qui discute/frime au téléphone à la fois en anglais puis en coréen. Cependant, cette introduction est vite coupée par quelques notes de synthé et une atmosphère R'n'B des plus prononcée. On se retrouve ici dans un titre sans grande surprise, à la Usher, et au refrain répétitif mais entraînant. Le tempo rythmé ultra connu marche bien mais n'innove en rien, et s'il nous donne envie de danser c'est plus pour la frime qu'autre chose. Avis aux mâles en manque de confiance en soi, cette chanson est faite pour vous. Ce featuring assez bien pensé nous révèle une voix plus aiguë que Rain lui-même, avec un refrain facile à retenir et un pont qui tranche, revenant au style ballade avec une légère démonstration de voix dans le plus pur style r'n'b. Bref, une piste entrainante qui joue sur le fait que les deux artistes s'amusent et friment ensemble.

La piste 10 intitulée Gogae Dollyeo, elle, commence par des cris de foule tel un concert qui commence, mais elle est coupée d'un seul coup par des sons électros, du synthé, de la batterie et Rain qui enchaîne direct. On sent que l'on va être surpris par cette piste, mais de quelle façon, cela reste encore un mystère. Le refrain répétitif est ajouté à l'usage d'une grosse voix qui tranche avec celle du chanteur nous envoûte. Rain nous titille, frime, s'amuse mais reste maître de la situation jouant avec nos sens ainsi qu'avec le rythme de la musique puisque qu'il le ralentit pour imiter un photographe avec son "pose, pose, pose like a picture/ pose, pose, pose like a sexy shawty". Malheureusement la chanson suivante tranche radicalement avec cet univers puisque 9wol 12il est une ballade des plus banales. Toutefois elle reste agréable à l'écoute avec son côté épuré, grâce à l'utilisation de simple clappements de mains et d'un léger synthé.

On ne s'attarde donc pas longtemps dessus et on passe directement à la piste 12, My Way, qui se trouve être la dernière de l'album puisque la treizième est un remix de Rainism qui se veut plus sombre et plus électro que l'originale. Là encore on découvre un usage forcé des sons électro mais cette fois-ci Rain nous emmène dans un univers un peu différent. En effet sa voix, bien que re-travaillée, nous entoure et nous entraîne malgré nous. Même si cette ballade est plutôt lancinante, elle réussit à nous captiver et le refrain facile à retenir finit de nous conquérir. En revanche l'utilisation trop poussée de l'électronique, effaçant la chaleur de la voix de Rain, amoindrit la chanson qui aurait pu avoir plus de profondeur, notamment grâce à l'utilisation du piano et synthé. Le côté légèrement mélancolique, la respiration de Rain, ainsi que sa fin abrupte démontre que cette chanson aurait très bien pu se tenir toute seule, sans effets.

En conclusion, Rainism est un album des plus sexy, charmeur et sensuel dans lequel Rain se donne un malin plaisir à nous mener par le bout du nez. Agrémenté de plusieurs surprises ainsi que de bons hits, on pourra toutefois lui reprocher l'abus de sons électroniques et l'usage du fameux déformateur de voix qui fait fureur en ce moment sur la scène musicale coréenne.
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