Live report du concert de detroit7 à Paris

detroit7, groupe de garage/punk, n'est plus vraiment à présenter. En effet, la formation, qui adore se produire sur scène, n'en est pas à son premier passage en Europe, loin de là. Après avoir fait son petit bout de chemin, elle est de retour en France pour la deuxième fois cette année, afin de faire son show à la Machine du Moulin Rouge ce vendredi 19 novembre. Elle est par ailleurs accompagnée d'un groupe américain, The BellRays.

Avant l'ouverture des portes à 20h30, il n'y a pas foule devant la salle. Cela s'explique en partie par le fait qu'un concert gratuit de Fleur OffWood a lieu dans La Chaufferie, et que tout le monde préfère en profiter en attendant au chaud.
Une fois le public autorisé à entrer, la salle commence à se remplir très rapidement. Les personnes s'installent tranquillement aux tables disposées à droite et gauche de la fosse en attendant que le spectacle commence. Etant donné que la scène de la Machine est très haute, pas besoin de se précipiter aux premiers rangs afin d'être sûr de voir correctement.

A 21h, les membres de detroit7 entrent alors en scène. La chanteuse et guitariste, Nabana, commence à jouer quelques notes de guitare tandis que Nobu, le bassiste, et Miyo la batteuse, restée debout, la rejoignent rapidement. Les gros accords de This Love Sucks retentissent alors. La chanteuse pousse un hurlement puis commence à chanter en étant complètement délurée, afin de coller à la musique. La batteuse, plus que déchaînée, et le bassiste qui semble incontrôlable n'ont cependant rien à lui envier ! Le morceau, très heavy et entraînant, emporte le public tandis que Nabana se démène encore plus sur sa guitare à l'occasion de son petit solo. Les gros coups de batterie retentissent ensuite, débutant le morceau suivant. En enchaînant avec des titres allant à 300km/h comme WHY ou encore COLD HEAT, detroit7 nous prouve d'ailleurs qu'il n'a pas l'intention de laisser retomber l'adrénaline ! La musique est marquée par le rythme de folie imposé par la basse et la batterie tandis que Nabana assure les gros riffs de guitare et alterne entre chant clair dans le refrain et plutôt crié dans les couplets. Niveau scénique, rien à redire quant à leur prestation. Tous trois sont très présents et semblent plus déchaînés que jamais. L'atmosphère dégagée est démente, presque psychédélique de part les mimiques de Nabana qui passe ses mains dans ses cheveux par moments, comme si elle allait craquer et être prise de folie. On voit que le groupe en veut. Il est là pour se faire plaisir et en donner un maximum au public. A noter particulièrement le jeu de Miyo. Il est en effet très rare de voir une batteuse s'investir autant et le résultat est plus que saluable et agréable !

Au fur et à mesure du concert, les membres invitent le public à bouger et à sautiller en rythme avec eux. Nabana fait même l'effort de parler dans un français très compréhensible ! « Bonsoir ! Nous sommes detroit7 de Tokyo. Ca gaz ? Moi aussi ! On est très contents de jouer à Paris. C'est le troisième concert à Paris. Paris, je t'aime ! » Elle en profite pour chauffer le public davantage par la même occasion. Ce dernier, qui était assez disséminé dans la fosse, s'approche en un rien de temps sous simple demande.
La batteuse enchaîne alors avec le titre suivant, Beautiful Song en tapant de plus en plus puissamment. Alors que le son et le rythme sont à leur maximum, le solo de guitare débute comme si une explosion venait de se produire. La musique, sonnant très 70's est beaucoup plus mélodique que les précédentes et la basse est mise en avant. La partie de chant est également très appréciable, notamment grâce au contraste entre les paroles presque parlées dans les couplets et les envolées dans les aigus assez sympathiques durant le refrain. La batteuse se démène encore une fois à la fin tandis que Nabana donne le coup d'envoi de JOY, chanson extraite du dernier album, NUDE, en faisant grésiller sa guitare. « Vous êtes prêts pour rock'n'roll !? Vous aimez Rock'n'roll !? Moi aussi ! Vous êtes chauds ??? C'est parti ! » Elle pousse alors un hurlement avant de chanter a capella et de se faire rejoindre par la batterie, puis par la basse. L'ambiance ne peut alors pas être plus chaude et la chanteuse alterne entre passages psychédéliques et criés. On ne peut qu'être emportés dans cette folie dévastatrice qui ne disparaîtra pas avant la toute fin du set du groupe, à 21h45. En effet, difficile d'être déçu avec des titres comme I know I don't know et IN THE SUNSHINE d'autant plus lorsque le groupe est complètement incontrôlable et que le son est si bon !
La chanteuse remercie alors le public une dernière fois après le grand final, puis quitte la scène suivie du bassiste et de la batteuse qui en font de même. Cette dernière gratifiera même le public d'un petit bisou.

Le staff se dépêche alors de changer instruments et amplis afin de préparer l'entrée en scène du groupe suivant, The BellRays. Les membres du groupe américain apparaissent sous les acclamations du public à 22h. A première vue, on peut se demander à quelle sauce nous allons avoir le droit ce soir. Avec une chanteuse à la coupe afro à la Jackson 5 armée d'un tambourin, un guitariste aux cheveux longs avec de grosses lunettes noires type bécébégé, un bassiste avec une petite houpette et enfin, un batteur faisant très sérieux avec ses cheveux attachés, on a de quoi se poser des questions ! Finalement, après quelques mesures, impossible de ne pas rester bouche-bée !
Le groupe alterne entre musiques très rock et morceaux beaucoup plus blues, faisant penser aux vieilles musiques de bar. Cependant, les titres punk/rock très agressifs prédominent largement.

Au départ, le public a un peu de mal à se mettre dans le bain. Il faut dire qu'après le tsunami qui vient de passer, changer de style n'est pas très facile. Cependant, les provocations de la chanteuse ainsi que le show du guitariste et du bassiste sont tels que la foule ne résiste pas bien longtemps ! Les musiques sont très semblables, mais toutes aussi entraînantes les unes que les autres. En les écoutant et en voyant le groupe complètement déchaîné sur scène, on ne peut qu'avoir envie de se remuer. Le guitariste et le bassiste, très dynamiques, changent très souvent de place. La basse est un peu en retrait, bien que pas inaudible, et chaque morceau est doté d'au moins un solo de guitare. Le batteur, qui au départ avait l'air très réservé, a en fait bien caché son jeu. Au fur et à mesure du concert, il détachera ses cheveux puis se mettra torse nu afin de secouer la tête dans tous les sens et ne pas trop souffrir de la chaleur. Mais même si la partie instrumentale a son pesant d'or, le groupe doit particulièrement son succès à Lisa ce soir. Cette dernière ne fait que chauffer le public et assurer sa partie de chant à 250%. Sa voix, à la fois très grave et très profonde, donne l'impression d'avoir un mélange de rock et de soul au rendu extraordinaire. Les sonorités produites nous rappellent Janet Jackson et autres artistes de la même veine. Le public est littéralement captivé et ne détourne pas les yeux une seule seconde jusqu'à la fin du concert, vers 23h15.


Au final, les deux groupes auront été tout aussi excellents, même s'il est vrai que la musique de detroit7 était plus variée et donc moins répétitive que celle de The BellRays. Les membres du premier étaient plus motivés que jamais à assurer le show et cela a été parfaitement réussi. A la fin du set, on ne pouvait qu'en vouloir davantage. Le son était très propre, il n'y avait rien à redire sur le jeu de lumière et les morceaux ont été très bien choisis afin de mettre le feu. Espérons que la formation reviendra très rapidement dans nos contrées nous faire partager sa musique et sa bonne humeur !


Setlist

01 This love sucks
02 Why?
03 Cold heat
04 Mr kato on the road
05 Louie Louie
06 Beautiful song
07 Joy
08 Furueru Sora
09 I know I don't know
10 In the sunshine