Shugo Tokumaru est un jeune homme discret : le 4 avril dernier avait lieu son troisième concert parisien en quelques années. Pourtant, il était jusque-là quasiment inconnu du public français amateur de J-music ! Heureusement, une promo discrète et efficace - clips sur
Nolife, articles dans le magazine
A nous Paris - est venue soutenir ce concert. La carrière du chanteur démarre avec le groupe pop-rock
Gellers. En 2004, il attaque en indépendant une carrière solo avec l'album
NIGHT PIECES. Aujourd'hui âgé de 31 ans, il a acquis une certaine réputation et a maintenant quatre albums à son actif. Ils sont d'ailleurs disponibles le soir du concert au Divan du Monde au petit prix de 12€, aux côté d'une version vinyle de
PORT ENTROPY (son dernier album) et de quelques face towels. Une boîte de la
Croix-Rouge destinée à recueillir des fonds pour les sinistrés japonais rappelle discrètement les récents tristes événements et l'engagement du chanteur.
Parlons rapidement de la première partie : il s'agit d'un trio de guitaristes français,
David Fenech,
GRIMO et
Klimpere. Les premières parties sont rarement appréciées et cela semble avoir été le cas de celle-ci. Se définissant comme le top de l'underground français, ils sortent d'étranges sons de leur guitare. Etranges et surtout peu agréables, particulièrement pour un public venu apprécier de la toy music plutôt zen et donc aux antipodes de cette musique peu mélodieuse.
Shugo Tokumaru arrive accompagné de ses deux musiciens et le public qui s'était disséminé dans la salle revient près de la scène comme par magie. Le concert commence avec deux titres du dernier album
PORT ENTROPY,
PLATFORM et
TRACKING ELEVATOR. Ces titres mettent immédiatement le public dans l'ambiance très particulière du chanteur. Ce dernier est à la guitare, tandis que
Yumiko, à sa droite, change constamment de jouet-instrument, passant d'une sorte d'accordéon à une peluche ou encore un xylophone (parmi ceux que nous avons pu identifier !), et que le batteur, à gauche, joue avec un bel enthousiasme, à tel point qu'il perd une de ses baguettes !
Les titres s'enchaînent, avec peu de pause. Si l'atmosphère est proche d'un titre à l'autre, heureuse avec un arrière-goût d'enfance, l'incroyable variété des instruments qu'utilise
Yumiko fait qu'on ne s'ennuie pas une minute. Le terme de "toy music" peut faire un peu peur, pourtant, on oublie très vite que c'est de cela qu'il s'agit. La musique de
Shugo Tokumaru s'avère être une pop très douce dans laquelle on se sent vite comme chez soi. Les jouets ne viennent que rehausser cette pop, et, pour la plupart, on ne saurait pas qu'il s'agit de jouets si on ne les voyait pas !
Le moment fort de la soirée restera la reprise de
Vidéo killed the Radio Star, célèbre titre des années 80 des
Buggles, au ukulélé ! L'orchestration légèrement accélérée, tout à fait joyeuse et presque sautillante, a surpris et mis en joie toute l'assistance.
Le concert est passé comme un éclair. Heureusement, les deux chansons du rappel viennent prolonger un peu la soirée. On pourra regretter que le chanteur ait été peu bavard lors de ce concert, s'exprimant extrêmement peu sauf pour partager sa douleur face aux récents événements japonais. Ceci dit, ce silence est une bien petite ombre au tableau à côté de la prestation de très belle qualité qui nous a été offerte et qui restera dans la mémoire de ceux qui y ont assisté.
Si vous voulez découvrir la musique de
Shugo Tokumaru, vous pouvez acheter en ligne un de ses titres,
Open a bottle. Tous les bénéfices seront reversés aux victimes du séisme.
~ Set-list ~
01. PLATFORM
02. TRACKING ELEVATOR
03. FUTURE UMBRELLA
04. LAHAHA
05. MIST
06. TYPEWRITER
07. CALL
08. GREEN RAIN
09. KIIRO
10. MUSHINA
11. LIGHT CHAIR
12. AMAYADORI
13. LINNE
14. SUCH A COLOR
15. VISTA
16. THE MOP
17. Video killed the Radio Star
18. GUATEMALA
19. PARACHUTE
20. RUM HEE
-encore-
21. MARELINA
22. PAPARAZZI