TarO&JirO
Cette douzième édition de Japan Expo ouvre le bal du J.E. Live House avec le concert des deux frères TarO&JirO, déjà un peu connus de la scène française puisque précédemment passés dans la version Sud. Le duo commence aisément à chauffer la salle avec sa musique pop-rock et son titre Dude, pendant lequel il invite le public à participer et à s’amuser avec lui. Enchaînant les morceaux où se mêlent à merveille guitares et voix, on ne peut au premier abord que faire la comparaison avec le style de jeu de MIYAVI. Puis vient Silent Siren, les deux frères jouent avec les différences de ton de leur voix, le duo prenant alors tout son sens. Au fil de leurs envolées, ils arrivent facilement à nous transporter dans leur univers avec leur sourire et leur bonne humeur ! Il faut dire qu’ils communiquent aisément en anglais et en français avec le public.
Pour conclure, entre les riffs de guitare, la voix juste et claire des deux frères et les sonorités entraînantes, tout était là pour assurer le succès de ce concert. Il n’est jamais aisé de passer en tout premier au J.E. Live House, de par le nombre de visiteurs à cette date, mais également à cause de la timidité inhérente à un premier concert . Et pourtant, TarO&JirO a réussi à donner la pêche à tout le monde et à faire participer le public.
LAZYgunsBRISKY
Une chose est sûre : le quatuor est plus « brisky » que « lazy ». Ainsi entrent en scène Moe, izumi, azu et enfin Lucy. Cette dernière s'empresse alors de chauffer le public avec un « Hey! Come on! » dans un anglais, comme vont le découvrir les festivaliers, à en faire pâlir certains. N'est-ce pas merveilleux de s'exclamer en ayant vraiment compris ce qui vient d'être dit ? Ce qui n'empêche pas la chanteuse de s'essayer - épreuve obligatoire lors d'un concert chez nous - au français, histoire de mettre encore plus l'ambiance.
Ni une ni deux, adieu le pied de micro pour laisser place à un rock qui n'a rien à envier à celui de leurs confrères masculins. La carte LAZYgunsBRISKY est distribuée, dévoilant un jeu de scène énergique avec izumi et azu tapant du pied pour faire trembler Villepinte sur le rythme donné par Moe. 18, une chanson tirée du dernier album du groupe, permet à la guitariste et à la bassiste de mieux prendre possession d'une scène déjà explorée par Lucy. Mais la chanteuse n'a pas dit son dernier mot, offrant au public des danses lascives.
It's gonna be alright avec les LAZYguns, pas avares en remerciements. Il est difficile d'oublier qu'elles viennent du Japon tant elles le disent depuis le début du showcase. Mais si elles aiment leur pays à les écouter, le rock and roll reste numéro un dans leur coeur. Song for me nous rappelle alors que le quatuor n'est pas seulement venu partager du bon son, mais aussi sa bonne humeur, moquant l'assistance en insistant bien sur le fait que ce titre est « not for you ». On apprécie que la complicité qui les lie soit passée d'un comportement à une musique sauvage !
Si la mauvaise langue voudra pointer du doigt la brève défaillance du micro de Lucy (quasi indétectable), le festivalier lambda ne retiendra qu'un dynamisme à tout épreuve. En effet, il semble que le public français ait plutôt bien accroché à LAZYgunsBRISKY et aux morceaux tirés de son album éponyme qu'il nous a fait découvrir. En attendant son retour en France, notons les influences de la bassiste et choriste azu : The Who! serait certainement fier d'une telle descendance.
Shanti
On pourrait croire que Japan Expo force un peu les traits lors de la présentation de ses invités, mais quand le présentateur annonce Shanti comme l'une des plus belles voix du Japon, ce n'est pas seulement pour vous leurrer. La belle arrive, brillant de mille paillettes, et se présente dans un français qui séduit la foule. Le concert débute sobrement sur Look Back, et déjà la performance de la souriante demoiselle charme les personnes présentes. Sur un son doucement rock, Shanti laisse percer quelques envolées vocales puis enchaîne directement avec Wake Up To The Sun, morceau rythmé et ensoleillé par des cordes chaleureuses et jazzy. Mais ce n'est que le commencement. Elle s'installe ensuite sur un tabouret de bar, guitare en main, pour interpréter la ballade Love Matters. Semblant lutter avec l'installation de son micro, Pascal Mulot - basse au cou - accourt à l'aide de l'artiste qui en profite non seulement pour le gratifier du titre de « gentleman », mais également pour introduire les musiciens qui l'accompagnent. À la guitare Ryosuke Jihara, à la batterie Tommy Snyder, qu'elle présente timidement comme son père, et Fumio Hank Nishiyama à la seconde guitare. Mais c'est lorsqu'elle s'apprête à chanter Sora, du film Escaflowne, qu'elle captive complètement le public. Les lumières tamisées la mettent au centre de toutes les attentions, laissant flotter la douce mélodie du morceau. Absorbée par le son envoûtant qui sort de sa bouche, la salle reste silencieuse jusqu'au moment où la musique s'arrête. Mais la chanson n'est pas finie, et c'est avec amusement qu'elle continue de chanter. Les applaudissements fusent et l'artiste reprend sa guitare pour interpréter Galaxy, une chanson énergique écrite lors du séisme en soutien aux sinistrés. Le morceau, comme une source d'encouragement, tient sa promesse, et le public adhère, tapant en rythme dans ses mains. Un petit Yuyake pour la route, et après un topo sur la tournée, le concert se conclut sur un dernier morceau à la guitare. « Pourrais-je revenir ? » lance l'artiste, et sans attendre le public l'y encourage.
Le sublime et communicatif sourire de Shanti n'a comme concurrent que sa voix et son talent. Si son côté jazz pouvait en faire fuir certains, il suffisait d'être là pour être convaincu de la portée de sa musique. Les titres, intelligemment choisis pour animer la salle, ont offert une performance conviviale et agréable, laissant pourtant le champ libre à d'autres surprises. Encore faut-il tenter l'aventure d'un concert complet pour voir l'étendue des capacités vocales de la chanteuse.