Le désormais duo rock Loveholics nous transporte dans un rêve...In The Air.
En 2007, le trio pop-rock Loveholics fit face à ce qui pourrait être considéré comme étant un cataclysme. Car de trio, le groupe passa à duo avec le départ de sa chanteuse phare, Ji Sun. L'album Dramatic & Cinematic représentait alors leur dernière collaboration ensemble. En 2009, les deux membres restants revinrent mais sous un nouveau nom de scène, ou presque : Loveholics. Un changement sans en être un, une façon de dire que rien n'est plus pareil sans Ji Sun qui d'ailleurs, n'a pas été remplacée. Et un nouveau départ avec un nouveau premier album où plusieurs artistes prêtent leur voix le temps d'une chanson.
La piste d'introduction, Raining est une belle chanson d'amour convaincante avec une émotion communicative. L'instrumentalisation est parfaite, douce et met la voix sucrée de la chanteuse Christina en valeur. Cette chanson nous transporte dans un rêve où, par une nuit pluvieuse, la personne que vous aimez vous embrasse fougueusement sous une pluie battante. Si si, rien que ça.
Après Une pause de bonne humeur relative avec Barami Cham Maeseoptta et une Whale (du groupe W&Whale) toujours excellente vocalement, on passe au titre choisi comme étant le premier single tiré de l'opus, Apeum avec Jang Eun A, une toute nouvelle venue sur la scène musicale coréenne (mais qui a déjà presque tout d'une grande). A défaut d'être véritablement originale, Apeum est riche en émotions, la jeune vocaliste évite de surjouer avec sa voix et parvient à rendre le tout émouvant et à en faire l'une des meilleures pistes de cet album.
Pour ceux qui se disent qu'ils ont affaire à ce stade à un simple ramassis de ballades mélancoliques et sirupeuses, ils se trompent lourdement car cet album est doté en réalité d'une réelle dose de bonne humeur. Message From Tokyo, par exemple, est chantée par la japonaise Miki Taoka du groupe The Indigo. La chanteuse insuffle dans cette piste résolument pop cette énergie positive à tout auditeur et donne à ce dernier l'envie de chanter le refrain en choeur avec elle. En revanche, on passe à côté de MIRACLE BLUE chantée par l'actrice Shin Min Ah et sa toute petite voix fluette (la moins intéressante du lot de chanteurs invités). C'est bon sans être transcendant. Rien de plus, rien de moins. On l'écoute, et c'est tout.
La vraie perle se situe en fait à la clôture de l'album. Butterfly réunit un gratin des plus belles voix coréennes, de Christina à Horan et de Alex de Clazziquai à Yi Sung Yol. Ce dernier est d'ailleurs tout simplement l'une des révélations vocales de cet album même s'il est loin d'être nouveau dans l'industrie. La piste est fraîche, met une nouvelle fois en valeur les voix de tous les participants et sonne comme une note d'espoir après le petit lot de pistes mélancoliques par lesquelles l'auditeur est passé juste avant.
Loveholics signe là un album très lisse -voire trop- et proche du sans faute, varié de par les styles présentés, et par les atmosphères qui passent du mélancolique à une forme de gaieté relative. L'erreur aurait effectivement été de ne faire que des chansons cafardeuses pour donner le bourdon aux auditeurs (admirez le superbe jeu de mots !). En somme, si vous deviez dépenser quelques euros dans un CD, dépensez utile et achetez cet album. Il y a peu de chances que vous le regrettiez.